Saint-Malo est l’une des villes les plus visitées de Bretagne. Ville aux remparts célèbres, en grande partie détruire en 1944, reconstruite à l’identique. C’est avant tout un esprit de Saint-Malo et des Malouins que l’on y découvre. Et rêver des grandes histoires qui ont traversé cette forteresse ne fait qu’augmenter l’intérêt que l’on peut y porter.
HISTOIRE DE SAINT-MALO
Saint-Malo s’est rapidement cantonnée sur son îlot rocheux dès le IIIe siècle entre mer et marécage pour fuir les attaques et invasions incessantes. Au cours de l’histoire cette cité fut riche et prospère car elle possédait un grand port, lieu d’échange de nombreuses marchandises. Au VIe siècle, Mac Law le gallois vint évangéliser la région et illustra d’une devise célèbre les habitant de Saint-Malo « Ni Français, ni Breton, Malouins suis« . Grande cité de marin et d’explorateurs comme Jacques Cartier, le marin qui découvrit le Canada en 1534.
Saint-Malo est très connu au XIIIe pour ses corsaires. Ils furent réglementés sous Colbert en 1681 dans le but d’aider la marine du roi. Sorte de mercenaires des mers, les butins qu’ils amassaient se divisaient en 3, un tiers pour le roi, un tiers pour la ville et un tiers pour le bateau. L’un des plus célèbres est René Duguay-Trouin (1673-1736), en commençant à l’âge de 16 ans, il pilla plus de 300 cent navires marchands, plus 20 navires de guerre et fit la conquête de Rio de Janeiro.
Robert Surcouf (1773-1827) autre grand corsaire qui édifiât une stratégie basée sur la rapidité.
La grande richesse de Saint-Malo fut aussi la pêche à la morue jusqu’au XXe siècle. Aujourd’hui, la majorité des revenus de Saint-Malo est tirée du tourisme.
L’esprit d’indépendance de Saint-Malo a toujours été très forte, au XVIIe siècle, la ville se proclama république et maintint son indépendance durant quatre ans.
Une des particularités de Saint-Malo est la très belle rangée de brise-lames en troncs de bois de la plage de Sillon à Pamaré.
LE TOUR DES REMPARTS DE SAINT-MALO
Une balade s’impose, le tour des remparts de Saint-Malo dont les parties les plus primitives ont été érigées au XIIIe siècle. Un projet de transformation par Vauban fut proposé mais refusé. Les remparts furent alors simplement agrandis. Le tour des murs est quelque chose à faire car la vue y est très belle avec la vue sur les forteresses de défense et la plage de Bon-secours et sa piscine d’eau de mer. Même en été, elle reste très très fraiche…
Le corps de garde, une crêperie bar accessible depuis les remparts. Il est sympathique de s’y arrêter pour profiter de la vue depuis la terrasse couverte. Surtout en hiver pour se réchauffer.
Vue des remparts depuis la plage à marée basse.
LA PORTE SAINT-VINCENT
L’enceinte urbaine actuelle de Saint-Malo a été construite en deux grandes étapes. L’enceinte primitive construite du XVIIe siècle renfermait une surface de 16 hectares. Cette surface fut agrandie jusqu’à 24 hectares au cours des travaux des « accroissements » de 1709 à 1742 réalisés par l’ingénieur Siméon de Garengeau(Paris, 1647 – Saint-Malo 1741).
Le premier accroissement, projeté par Vauban dès 1689, permit d’ouvrir en 1709 la porte Saint Vincent et de gagner sur la mer tout un nouveau quartier, en reliant cette dernière à la grande porte par un nouveau mur d’enceinte, percé de vingt-deux embrasures et abritant trente deux magasins surmontés de logements voûtés, « à l’épreuve de la bombe ».
L’évêque et le chapitre de Saint-Malo qui étaient co-seigneurs de la ville « firent don de l’emplacement pour la sécurité et l’avantage de leurs concitoyens« .
Les négociants enrichis par les importations d’argent du Pérou achetèrent les emplacements de l’accroissement et y bâtirent d’imposantes demeures.
En 1890, une seconde porte identique fut ajoutée au sud de la première. La porte de 1709 est surmontée des armoiries sculptées de la Bretagne avec la devise « Potius moi qua foedari » : « Plutôt la mort que la souillure » et celle de 1890, des armes de la ville avec la devise « Semper fidelis », « toujours fidèle ».
Quand vous passez la première porte, sur votre droite une porte mène à la « salle des retardataires« . Quand un couvre-feu était instauré et cette salle enfermait les retardataires jusqu’au lendemain matin. Quand les portes étaient fermées de féroces dogues étaient lâchés sur la grès pour garder la ville. Cette pratique continua jusqu’en 1770.
CATHÉDRALE SAINT-VINCENT
Cette cathédrale a été élevée en lieu et place de l’ancienne chapelle édifiée consacrée à Mac Law le gallois au VIe siècle qui évangélisa Saint-Malo. Édifiée en plusieurs époques, on reconnaît différents styles Romans et gothiques.
LA RUE CHATEAUBRIAND
Cette rue est l’une des rares à avoir gardé l’aspect de Saint-Malo d’avant la seconde guerre mondiale. Plusieurs maisons portes les dates de 1670 et 1718.
Parmi ces maisons, la maison de naissance de François-René de Chateaubriand(Saint-Malo 1768 – Paris, 1848), initiateur du mouvement romantique de France. Sa maison au n° 3 de la rue réunit deux anciennes maisons jumelles du XVIIe siècle qui présentent une cours à façade de bois vitrées.
Elles furent réunies en une seule propriété lors de leur transformation en hôtel de voyageurs.
L’écrivain précise dans son autobiographie Les mémoires d’Outre-Tombe : « la chambre où ma mère accoucha domine une partie déserte des murs de la ville, et à travers les fenêtres de cette chambre on aperçoit une mer qui s’étend à perte de vue, en se brisant sur l’écueil ».
Mais selon le témoignage de l’une de ses sœurs, Marie-Anne, comtesse de Marigny, la chambre où serait né Chateaubriand se trouvait du côté de la rue au second étage, dans la partie occidentale de l’immeuble.
Dans la cour de « L’Hôtel de France de Chateaubriand », une porte aménagée vers 1840 est surmonté du blason de la famille de Chateaubriand avec sa devise « Mon sang a teint les bannières de France ».
Avant 1848, la rue Chateaubriand était dénommée rue des Juifs en souvenir de la communauté israélite qui se regroupa en ces lieux au moyen Âge. Au temps deJacques Cartier (Saint-Malo, 1491 – Saint-Malo 1557) qui demeura également à cet endroit, elle porta nom de rue de Buhen.
LA RUE PÉLICOT
La rue Pélicoq ou Pélicot est mentionnée depuis la fin du XVe siècle. Son côté gauche en montant, a conservé ses vielles maisons. Le numéro 11 porte la date de 1676 et comprend une curieuse petite cour à façade de bois et verre. À l’angle de la rue Sainte et de la Corne de Cerf une niche abritait autrefois une statue religieuse.
Le numéro 9 qui donne aussi au 16, est daté sur la dernière maison de 1684. Le numéro 7 avait encore une façade de bois au début du XXe siècle.
Le numéro 5 est une des dernières maisons à façade de bois et de verre qui reste à Saint-Malo après les incendies successifs de 1661 et de 1944. Cette façade de bois se compose aux deux étages de panneaux de bois et de coursières vitrées superposées protégées par l’avant-toit de la toiture. Les autres parties de la maison sont de pierre. En 1991, elle est devenue la Maison internationale des poètes et des écrivains.
Les façades du n° 3 ont été reconstituées suivant le même principe que la précédente vers 1980. Le n° 1 est une ancienne maison à tourelle du XVIe siècle avec linteaux sculptés.
Saint-Malo est une très belle cité. On lui reproche le monde durant l’été, mais en hiver, elle offre d’autres charmes très appréciable. Surement une destination où je repasserai.
Un petit plus, La Java, café depuis 1820 au n° 3 rue sainte Barbe propose une ambiance et décoration très surprenante composée de poupées du monde entier. À visiter absolument.